L'habit ne fait pas le Chinois
Avant de venir en Chine, j’ai entendu beaucoup de rumeurs sur la Chine, toutes différentes les unes des autres, toutes contradictoires même. Je ne savais trop que penser à l’égard des Chinois: d’après les uns, ce sont des personnes silencieuses et discrètes, adorateurs fanatiques de Mao et exterminateurs de Tibétains, que l’on peut suivre à la trace de leurs crachats sur le sol ; d’après les autres, ce sont des personnes très éduquées, à la sagesse infinie, au savoir incommensurable, qui devraient régner sur le globe d’ici une petite dizaine d’années. Certains les adulent, beaucoup les craignent, voire ne les aiment tout simplement pas, sans trop savoir pourquoi : Aucun ne les connaît réellement !
Evidemment, on ne peut parler de la Chine dans
sa globalité qu’en ayant traversé le pays de fond en comble, et je suis
persuadé que les us et coutumes varient largement selon les régions, puisque
plus de 50 ethnies y sont représentées, avec une dizaine de langues différentes.
Et c’est déjà un premier point qui fait que tous ont tort : les Chinois
sont aussi différents d’Ouest en Est que les Français et les Russes, du Nord au
Sud que les Finlandais et les Espagnols. Généraliser les attitudes et
comportements chinois, est donc complètement incohérent.
A l’heure actuelle, je n’ai pu apprécier que
le style de vie de Zhongshan, et plus précisément, celui de Zhangjiabian, qui
fait figure de petite ville nouvelle. Ici, on est, en quelque sorte, dans la
campagne de la campagne de Guangzhou. Si je devais faire une description des Chinois,
basée sur ma courte expérience, cela donnerait quelque chose comme ça : de
joyeux lurons, toujours prêts à faire la fête et à rigoler, pour qui les
mots « profiter de la vie » sont synonymes de femmes, de repas partagés
entre amis ou en famille, de bonnes tranches de rires à savourer autour d’une
bonne bière, de parties de Majong ou de cartes ; mais ce sont aussi des
personnes qui ont le cœur sur la main, toujours prêtes à vous aider, et qui
vous invitent chez eux sans hésitation ; ce sont des gens très respectueux
de leur prochain, et qui ne cherchent pas la violence pour un sou, mais en même
temps un peu rebelles, qui ne se laissent pas marcher sur les pieds et qui
chérissent plus que tout leur liberté d’action.
Certains points vous sont familiers ? En
réalité, et malgré les apparences, les Chinois ne sont vraiment pas différents
de vous et moi. D’ailleurs à l’instar des Français et des Italiens, ils
apprécient la très bonne cuisine et ne voient pas trop l’intérêt du code de la
route, si vous voyez ce que je veux dire. En fait, ils sont un peu latins dans
leur approche de la vie, et c’est très rassurant quand l’on vient seul ici. On
retrouve très rapidement ses marques et l’adaptation est aisée. Toutefois, sans
vouloir me répéter, je ne parle, pour l’instant, que du coin où je suis.
Pour dissiper un peu les malentendus et faire le tri entre rumeurs et vérités, j’ai envie de partager avec vous ce que j’ai appris quant aux bonnes manières chinoises. A commencer par les présentations. Les chinois inclinent-ils la tête, comme dans Tintin, ou donnent-ils un coup sec de la tête vers l’avant, à la Bruce Lee ? Font-ils la bise, s’enlacent-ils ? Professionnellement parlant, la première fois que vous rencontrez une personne, vous lui serrez la main. Un peu comme en France, ne vous sentez pas obligé de serrer la main de l’homme en charge de la sécurité. Tenez-vous en à ce que vous feriez naturellement. Quant aux rencontres ultérieures, avec qui que ce soit, aucun geste particulier n’est nécessaire, un « Ni hao » (Bonjour) sympathique fait largement l’affaire.
En dehors du bureau, les amis ne se serrent
pas la main, ils ne se font pas la bise, ils se saluent simplement comme s’ils
ne s’étaient jamais vraiment quittés.
J’ai lu quelque part que les gestes trop affectueux, tel que s’embrasser en public, ne sont pas très bien vus, et sans rien affirmer, je dois dire que je n’ai jamais vu deux personnes s’embrasser. Dans un ascenseur, une jeune femme tient un bouquet de fleurs. Un jeune homme se tient à l’autre bout de l’ascenseur. Ils ne se parlent pas, ne se regardent qu’à peine, et pourtant ils prennent le chemin de la sortie ensemble, d’un pas commun vers la même direction, indiquant bien qu’ils sont ensemble. Je ne cherche pas à porter un quelconque jugement, je m’étonne simplement d’une telle distance séparant deux jeunes amoureux, distance que j’ai pu voir à plus ou moins grande échelle dans tous les couples sans exceptions. Peut-être suis-je aussi le seul à qui la promiscuité dans un ascenseur donne de vilaines idées, si vous voyez ce que je veux dire... (Je parle bien sûr d’appuyer sur tous les boutons… Chacun y aura compris ce que son propre cerveau lui dicte !)
Plus sérieusement, ce n’est pas si différent de la France. Après tout, qui apprécie de se retrouver coincé dans un ascenseur avec un couple l’un sur l’autre. Une prochaine fois, je continuerai avec les bonnes et mauvaises manières autour de la table. Je vais essayer de poster quelques photos aussi pour mettre un peu de vie dans ce blog !